Suivant les vols d’Icare
Quiconque se penche sur l’histoire de l’humanité peut voir l’emprise du vol et du ciel sur l’homme. L’homme semble habité par ce rêve de l’ascension. En témoignent les différents mythes et religions qui n’hésitent pas à représenter ces anges ailées qui montent glorieusement au ciel. Le rêve de voler devient le motif premier qui pousse l’homme à inventer l’avion.
L’invention de l’avion
Le mythe d’Icare, qui se termine par une fin tragique, se voit concrétisé au début du XXème siècle. L’essor économique et scientifique de ce siècle a permis de réaliser ce rêve grâce à l’effort titanesque de plusieurs ingénieurs épris du ciel parmi lesquels :
Victor Tatin qui est le premier ingénieur français qui a créé un avion ; l’aéroplane à la fin du XIXème siècle, en 1879.
Son avion est un modèle réduit avec un mécanisme simple, voire rudimentaire mais qui a permis à son engin de décoller par lui-même en utilisant sa propre puissance pour s’élever du sol. Les travaux de Victor Tatin est poursuivi à l’autre rive de l’Atlantique par les frères Orville et qui sont Wright et Wilbur Wright. Ils sont les deux célèbres pionniers américains de l’aviation à la fois chercheurs, ingénieurs, concepteurs, constructeurs et pilotes. Cette maîtrise de plusieurs activités aéronautiques montre la passion qu’ont ces deux frères de l’aviation.
Par ailleurs le domaine aéronautique n’est pas réservé, à cette époque, aux hommes. Le gente féminin participe à l’évolution de ce domaine notamment par les travaux d’une femme. Emma Lilian Todd. Celle-ci est née en 1865 et décédée en 1937. Elle est originaire de la ville de Washington en 1865. En 1909, elle est reconnue comme la première femme au monde à concevoir des avions. Elle a contribué aux travaux de l’United States Patent et Trademart Office.
Grâce aux travaux d’Emma Lilian Todd, la femme commence à s’imposer dans ce domaine dont la complexité demande non seulement une intelligence mais aussi une certaine force et présence physique. À cela s’ajoute une certaine misogynie dans la société ultra-conservatrice de l’époque.

Petits moyens et grandes ambitions : la cas de la Tunisie
La Tunisie ne tarde pas à créer une société d’aviation civile à la fin de la première moitié du XXème siècle. M. Pomey est nommé en 1948 président de cette société étatique nommée Tunisair avec le sigle de la célèbre gazelle qui devient l’emblème de cette société. Le premier avril 1949, lors d’une réunion constitutive, qui s’est déroulée à Dar El Bey, les responsables annoncent l’entrée en activité des avions offerts par la compagnie française Air France. La compagnie Tunisair prône, dès sa création, une logique de décentralisation en bâtissant des aéroports dans plusieurs villes tunisiennes : Tunis Carthage à Tunis, Djerba Zarzis à Djerba, Enfidha Hammamet à Enfidha, Habib Bourguiba à Monastir, Sfax Tyna à Sfax, Tozeur Nefta à Tozeur.
À ces débuts ambitieux mais tâtonnants, Tunisair se contente de couts voyages car elle est classée dans la catégorie moyen-courrier. Par ailleurs, la société mise sur la qualité de ses services parmi lesquels l’exigence de la présence de trois hôtesses et de pilotes minutieusement choisis au bord de l’avion.
Pionnières dans le monde arabe et l’Afrique, la Tunisie qui adopte une politique égalitaire entre l’homme et la femme, ne tarde pas à voir cette dernière entrer dans des domaines difficilement accessibles même pour les hommes. Alia Menchari devient la première femme pilote et commandant de bord en Tunisie, dans le monde arabe et en Afrique. Cela lui a valu le titre de la première femme arabe à conduire un avion. Alia Menchari confirme la dextérité de la femme dans plusieurs domaines qui demandent une forte présence d’esprit, voire une force de personnalité. En effet, le décollage et l’atterrissage sont très difficiles en hiver car ils peuvent causer des crashs.
Youmna Bourchada
Collège Zhana Utique
