FEF : Pour la création d’un espace francophone de libre échange
Par Dorra Rezgui
Les travaux de la quatrième édition du Forum Économique de la Francophonie se sont tenus le 20 et 21 novembre 2022 à Djerba en marge de la 18e édition du Sommet de la Francophonie.
Inscrit sous le thème de la « croissance partagée dans l’espace francophone », ce forum a offert une occasion d’échange et de dialogue avec les pays francophones offrant ainsi à la Tunisie l’opportunité d’attraper davantage d’investissements, de coopérations et de partenariats étrangers afin de répondre aux défis économiques.
Mis à part la cérémonie d’ouverture officielle, le premier jour s’est démarqué par un panel intitulé « Vers l’émergence d’un espace de libre-échange francophone, levier de croissance et d’inclusion ». Quant aux sujets abordés lors de la deuxième journée, ils se sont articulés autour de trois sessions plénières débattant des thèmes en relation avec le développement économique de l’espace francophone, dont la première traite de “ l’intégration des chaînes de valeurs et densification des échanges dans l’espace francophone”, la deuxième mise sur le «financement de l’entreprise privée francophone : vecteur de croissance partagée» et la troisième s’est intéressée à «la création d’emplois, l’innovation et l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes dans l’espace francophone à l’ère de la transition numérique».
Le premier panel modéré par Anthony Nkinzo Kamole, Président du Réseau International des Agences Francophones de Promotion des Investissements, a été présidé par Neila Nouira Gongi, Ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie- Tunisie.
Lors de son discours, Gongi a évoqué les enjeux auxquels l’espace francophone est confronté, à savoir le développement, la transition climatique, énergétique et numérique, mais également la sécurité alimentaire.
“Nous sommes amenés au niveau de la chaîne de valeur à migrer vers un modèle plus durable pour vivre dans un monde plus équitable, qui nous permet de préserver nos ressources” a-t-elle expliqué.
Et pour assurer la durabilité de ce développement, la ministre a évoqué ses différents aspects comme “la qualité environnementale, l’équité sociale et l’efficacité économique”.
Pour les pénalistes on trouve Hubert Bolduc, Président d’Investissement Québec International, Claude Cham, Président de la Fédération des Industries des Équipements pour Véhicules « FIEV » Hichem Elloumi, Président du Groupe COFICAB,
Mohamed Ben Ahmed, Directeur Général de STMicroelectronics, Johnny De Meirsman, Président Directeur Général du Groupe DEMCO et Taher Mestiri, Co-Fondateur – SEABEX SAS.
Dans son intervention Elloumi a évoqué l’intérêt de la chaîne de valeur dans le secteur de l’automobile tout en misant sur l’importance de son optimisation vu la rudesse de la concurrence existante. Egalement, il a lancé un appel pour soutenir le marché africain tout en levant les obstacles entravant le libre-échange entre les pays francophones.
Taher a mis le point sur l’activité agricole, la sécurité alimentaire et la nécessité d’économiser l’eau. En effet, l’alimentation, aujourd’hui, fait face à un grand défi. On parle d’une part des changements climatiques qui causent des sécheresses, des inondations… D’autre part, Mestiri évoque un dilemme de notre monde contemporain. En effet, et comme on vient de dépasser le 8 milliards d’êtres humains sur Terre, comment peut-on demander à l’agriculteur de produire plus, afin de garantir une souveraineté et une sécurité alimentaire, tout en économisant l’eau puisqu’il devient une ressource rare ?
SEABEX a choisi Par ailleurs d’être du côté de l’agriculteur et de leur fournir des outils numériques « hyper simple » pour les aider.
À son tour, dans le domaine du textile, le Président directeur général du groupe Demeco, Johnny De Meirsman a appelé à améliorer le libre échange dans l’espace francophone, soulignant qu’il doit se baser sur des produits responsables et durables. Selon son Président, cette société n’a pas investi depuis 10 ans dans la capacité de production mais plutôt dans la durabilité tout en réduisant leur impact environnemental et en proposant des produits éco-responsables dans un cadre de respect des accords de la COP21 revoyant à une conférence internationale sur le climat tenue en 2015 à Paris.
En outre, malgré la présence de ce groupe de 25 sociétés en France, en Belgique et en Tunisie, son président considère que leur success story est tunisienne, d’ailleurs « même les investissements en Europe, notamment en France et en Belgique ont été fait à partir de la Tunisie » a expliqué le belge Johnny De Meirsman.
De plus De Meirsman a misé sur l’importance des recherches et développement dans ce secteur, il a évoqué l’évolution portée à ce secteur grâce à la numérisation, automatisation et la digitalisation. En effet, il est désormais possible de faire des expositions virtuelles réalisées sur des avatars, de tisser sans tissu et de confisquer tout un produit sur le digital.
Dans son intervention, le Président directeur général du groupe Demeco a parlé aussi des ventes et des achats qui sont en train de se digitaliser, notamment chez les .
Comment les sociétés doivent-elles s’adapter alors à ce progrès technologique et offrir aux consommateurs la possibilité de faire pivoter le produit, le zoomer et même de voir la structure de la matière première en ligne ?
Rappelons en dernier lieu que cette édition, réunissant près de 630 participants représentant 35 pays francophones est organisée par l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (FIPA), en partenariat avec l’Alliance des Patronats Francophones, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), la Chambre de commerce et d’Industrie de Tunisie (CCIT) et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
La cérémonie de clôture officielle de cette 4ème édition du forum a été marquée par l’attribution des “Prix FEF Djerba 2022” à huit start-ups innovatrices décernée par la cheffe du Gouvernement Tunisien Mme Nejla Bouden Romdhane.